Monday 1 October 2012

La Neige Poudreuse

Pour vous qui ne faites jamais du ski hors-piste, c’est difficile à comprendre pourquoi la poudreuse est une passion. Aujourd’hui, je vous présente une petite histoire dans l’espoir de l’expliquer un peu : 
Mon père me réveillait à sept heures du matin. « Nous avons reçu trente centimètres, Stephanie, et il fera beau ! » il a crié avant de descendre l’escalier à toute vitesse. La neige fraiche et la possibilité de temps clair signifiaient seulement une chose : il a fallu arriver à la remontée mécanique aussi rapidement que possible. Rien n’a été plus important que d’être le premier skieur sur la piste.
Nous sommes arrivés à la télécabine suffisamment tôt et avant que nous n’ayons eu le temps de réaliser, nous avions débarqué au sommet. Mais l’ascension n’était pas finie. « Je pense que nous devrions monter le pic » mon père m’a proposé. J’ai ronchonné un peu mais il n’a pas tenu compte de ma protestation. « Fais-moi confiance ! Il vaudra la peine. On y va ! » il a répondu.
Au sommet tout était blanc et on ne pouvait voir rien, mais je n’ai pas peur. Mon père, il était un homme de montagne, il connaissait cette chaîne comme sa poche. Tout à coup les nues ont disparu et j’étais entouré par les montagnes enneigées  et brillantes, s’étendant jusqu’à l’horizon. Devant nous la face nord a devenu visible, un flanc complètement intact. La neige semblait très épaisse donc j’étais à la fois nerveuse et excitée.
J’ai commencé ma descente et après le premier tour j’ai eu l’impression de flotter. Le temps avait l’air de ralentir et je me suis sentie en apesanteur, sautant sur la neige.  Avec chaque tour, mon visage a été giclé par la neige poudreuse douce comme le sucre glace. En faisant du ski vers l’inconnu, j’ai eu l’impression d’être une exploratrice ou aventurière, la première à mettre les pieds (ou bien les skis) dans cette étendue sauvage neigeuse.
Quand je me suis arrêté, tout était silencieux sauf les oiseaux. Il commençait à neiger encore et il y avait une atmosphère magique, mon père et moi ont fait corps la nature. « Je t’ai dit qu’il vaut la peine ! » mon père m’a chuchoté quand nous sommes arrivés au pied de la montagne, « Faisons-le encore ! ».